Après cette rencontre qui m'avait encore plus démoralisée que je ne l'étais déjà, j'étais rentré chez moi. Malgré l'heure tardive et ma fatigue physique due à ma séance de sport j'attrapais mes pinceaux, inutile d'espérer pouvoir dormir cette nuit. Je savais déjà que dés que je fermerais les yeux le visage de Gavin viendrait me hanter. Je me mettais donc à mon travail peignant avec une énergie dont je ne soupçonnais pas l'existence, mettant dans ma peinture tous mes sentiments comme pour pouvoir m'en libérer...

Prise dans ma toile, je ne l'entendis pas approcher et c'est quand il fut à quelques centimètres à peine de moi et qu'il parla que je sursautais et le regardais muette comme si le voir devant moi était une apparition...

- Gavin? Que...fais-tu ici? Ne réussis-je qu'à bredouiller bêtement. Ben oui s'il était ici c'est forcément qu'il voulait discuter quoi d'autre sinon? 

- Le bébé à bien pousser...

- Oui j'en suis à six mois maintenant.

-Oui je sais... Ecoute Clara... Si nous on allait s'asseoir pour discuter?

- Comme tu veux lui répondis-je prudente. Je n'osais pas espérer à une hypothétique réconciliation, alors pourquoi étais-il venu et de quoi voulais t-il que nous parlions? Pleine d'appréhensions, je le suivais vers le lit...

- Je ne sais pas par quoi commencer c'est tellement difficile...

- Gavin je...

- Non laisse-moi parler Clara... Depuis mon départ je ne vis plus je ne fais que penser à toi, à nous... Ton histoire avec J m'a démoli, mais je... Je voudrais qu'on essaie de passer au-dessus de ça enfin si tu en as toujours envie bien sûr.

- Bien sûr que j'en ai envie! Je n'arrive pas à croire que tu veuilles ma pardonner après ce que je t'ai fait... Tu es vraiment sûr de toi? Et le bébé? Tu es sûr de pouvoir l'accepter si...

Malgré ma joie que Gavin ai finalement décidé de me pardonner je ne pouvais m'empêcher de rester prudente. Je n'étais plus seul en jeu maintenant, il y avait ce futur bébé et je voulais qu'il naisse dans un environnement saint et équilibré, dans une famille qui s'aime et non qu'il se sente rejeté s'il s'avérait que Gavin n'en était pas le père. Je devais m'assurer de ça avant d'écouter l'élan de mon coeur qui me poussait vers Gavin.

- S'il s'avère que J en est le père?

- Oui Gavin, ce bébé n'a rien demandé et si tu as une once d'hésitation, si tu ne te sens pas capable de pouvoir l'aimer et l'éduquer convenablement comme un père je pense qu'il est préférable de continuer chacun notre chemin séparément...

- Clara n'oublie pas qu'il y a de grandes chances que j'en sois le père, nous avons quand même fait plus souvent l'amour que J et toi, les probabilités que ça soit moi le père sont très haute.

- Oui, et c'est ce que je désire le plus au monde mais...

- Mais est-ce que tu m'aimes? C'est ça le plus important non?

- Bien sûr que je t'aime je ne vis plus depuis ton départ

- Alors? Si nous nous donnions une seconde chance?

Pour toute réponse je plongeais mon regard dans ses yeux, au bord des larmes, des larmes de joie. En cet instant je pensais que plus rien, jamais ne pourrais venir se mettre entre nous et notre amour... J'espérais de tout mon coeur, de toute mon âme que les épreuves étaient belle et bien fini et que la vie nous apporterait dorénavant que bonheur... Nous nous sommes embrassés pour célébrer ce nouveau départ, au début nos baisers étaient timides et tremblants, une certaine gêne c'était installé entre nous après tous ses longs mois de séparation. Mais très vite nous sommes passés au-dessus de ça et je vous passe les détails du reste de la soirée cela restera mon jardin secret à tout jamais!!!! 

Plusieurs semaines étaient passées depuis notre réconciliation. Gavin était venu vivre avec moi et même si le côté matériel ne m'intéressait pas chez lui, j'avais pensé qu'il apporterait tout de même un peu de confort en venant habiter ici. Malheureusement il était encore plus fauché que moi j'aurais jamais cru ça possible! Il m'avait expliqué que pendant tous les long mois de notre séparation il n'était pas retourné vivre chez lui. Vivant en colocation avec J, il n'avait plus voulu en entendre parler et avait laissé toutes ses affaires dans sa chambre. Je l'accueillais donc les poches vide, mais le coeur plein d'amour. Cela compense grandement n'est-ce pas?

Enfin tout ça pour dire que pour l'instant nous vivions encore en très grande précarité et plus le terme de ma grossesse approchait et plus j'angoissais. Comment élever un enfant dans te tel condition de vie?

Gavin le voyait et ne savait plus comment me rassurer.

- Ma chérie cesse donc de t'angoisser comme cela. Tu sais que ce n'es pas bon pour le bébé. On va s'en sortir.

- Je ne serais tranquille qu'une fois la maison bâtie. Mais que fais Anthéa? Ca devient long, trop long!

"Bah faut des sous quand même je suis pas magicienne!"

- J'arrête pas de vendre des toiles!

"Oui et c'est très bien mais elles ne se vendent pas encore assez cher et nous n'avons pas encore assez donc, économie économie économie!!"

Pourtant je ne peux pas dire que Gavin ne faisait rien pour gagner de l'argent. Il allait même à la bibliothèque pour augmenter sa compétence écriture très importante dans son boulot. Ah oui avec tout ça je ne vous ai même pas parlé dans quoi Gavin travaille! Il travail dans une maison d'édition et son rêve c'est d'être un jour publier! Bon pour l'instant il est juste blogeur mais il ne désespère pas d'enfin décrocher une promotion qui je l'avoue nous aiderait bien. Mais pour l'instant il doit avancer encore un peu dans son style d'écriture et sa performance au travail.

Moi de mon côté je m'épuisais devant mon chevalet, peignant toile sur toile. Le bébé commençait vraiment à peser et je me sentais énorme! Ducoup, malgré mes angoisses, il me tardait qu'il pointe enfin le bout de son nez.

Enfin, arriva le jour tant attendu où une maison poussa sur notre terrain! Bon oui il faut être honnête le résultat était loin de mes espérances de grande maison bien décoré et confortable! Mais j'avais enfin un toit au-dessus de ma tête, mon bébé pouvait arriver et ça c'était la plénitude je peux vous l'assurer!!

Je vous montre l'intérieur pour que vous vous fassiez vous même une idée sur notre palace... Nous avions vraiment que le strict minimum, n'ayant même pas assez pour mettre des fenêtres, de la peinture au mur et encore moins recouvrir l'affreuse dalle de béton d'un beau beau et neuf plancher (mon rêve)

Comme si je n'attendais que ça, à peine avions nous fini d'installer nos affaires que le travail commençait. Je pris peur, Gavin venait de partir pour le boulot et j'étais donc seule à la maison quand les premières contractions apparurent. Et si cela ce passait mal? Il n'y avait pas encore d'hôpital dans notre patelin et les contractions se firent trop rapidement rapproché pour que je songe à aller accoucher en toute sécurité à l'hôpital de la ville voisine.

Mais comme tant de femmes avant moi, tout ce passa bien et plus vite que je ne le pensais, je tenais mon enfant dans mes bras.

Ma fille, ma Lina, l'amour de ma vie, ma plus belle création, mon enfant!

Je l'avais appelé Lina, en hommage à la mère que je n'avais pas eu le bonheur de connaître, Elina...

Qu'elle était belle ma fille! Si petite, si fragile dans mes bras. Lorsque je la serrais pour la première fois contre moi je compris enfin le bonheur d'être mère. Je suis désolé mais tout les mots ne pourraient décrire ce sentiment si fort que d'avoir son bébé si longtemps imaginé et rêvé enfin contre soit... Le voir respirer, bouger, essayer d'ouvrir difficilement ses petits yeux tout mignon... C'était tellement émouvant, j'en avait les larmes aux yeux.

Après l'avoir changée et donnée la première tétée, je la déposais délicatement dans son petit couffin et m'allongeais, épuisée mais heureuse sur mon lit. Je m'endormis rapidement à bout de force...

Ce soir là c'est un Gavin déçu qui rentra. Malgré tout son travail il n'avait pas réussit à décrocher sa promotion.

Il pénétra dans la chambre passablement énervé, mais quand il vit ce qui l'attendait tout colère s'estompa immédiatement.

Il s'approcha doucement du berceau et prit sa fille dans ses bras, ému lui aussi devant une si belle petite chose.

Je me réveillais à cette instant et vient me joindre à ce tableau touchant.

- Quelle merveille souffla-t-il

Il la reposa dans son berceau et me pris par les mains.

- Tu aurais dû m'appeler ma chérie, j'aurais aimé être présent pour t'aider. Tout c'est bien passer?

- Oui tout c'est bien passer puis j'ai voulu te garder la surprise!

- Tu as réussi, qu'elle belle surprise...

- Ma chérie... Tu...Maintenant qu'elle est là tu as une idée du père? Ne put-il s'empêcher de me demander.

- Gavin comment veux-tu que je le sache? Seul un test pourrait nous le dire...

- Je ne sais pas, je pensais que peut être instinctivement tu aurais sentis quelque chose...

- Non je ne sais pas. Cela change quelque chose? Dis-moi Gavin pourquoi ne pas oublier le passé pour ne pense qu'à ce petit enfant qui a seulement besoin de nous et de notre amour? Le propriétaire du spermatozoîde qui a permis à ce petit être de venir au monde est-il si important? Le père n'es-il pas celui qui éduque qui aime et qui assume un enfant?

- Si... Je suis désolé de t'avoir poser cette question. Tu as raison, c'est notre enfant, rien d'autre n'est important je te promets de ne plus revenir là-dessus...