2 semaines étaient passées depuis ma rupture d'avec Gavin. Les premiers jours avaient été atroce. Même si je savais que j'avais pris la bonne décision, je ne pouvais m'empêcher d'être triste pour tout ce gâchis dont j'étais en parti responsable... 

J'entrais dans la chambre de Lina. Pour elle aussi la rupture avait laissé des traces. Même si elle n'en parlait pas, je savais qu'elle passait par un moment pénible elle aussi. Elle avait perdue du jour au lendemain l'homme qu'elle avait toujours considéré comme son père. Elle s'était renfermé sur elle même, ne parlant presque plus, passant de longues heures dans sa chambre seule à parler avec ses peluches ou jouer à la pâte à modeler. 

- Ma chérie il fait un temps superbe, pourquoi ne vas-t pas un peu jouer dehors ça te ferais du bien.

- Bof pas envie pis j'ai personne pour jouer alors c'est pas marrant...

- Ah mais si ce n'est que ça, m'exclamais-jeu heureuse de pouvoir faire quelque chose pour ma fille. J'ai une bonne cliente qui viens souvent à la galerie avec son fils qui a l'air très gentil. Je vais l'appeler je suis sûr qu'il sera ravis de venir jouer avec toi.

- Oh naaaan M'man pas b'soin!

Mais je ne l'écoutais pas et décrocher mon portable. Avoir des amis ne pourrais que lui faire du bien. Je me sentais tellement coupable du mal être de ma fille que je voulais à tout prix faire quelque chose pour revoir un sourire fleurir sur son visage.  A l'autre bout de la ligne quelqu'un décrocha.

- Allo Madame Legrand?...

C'est comme ça que Pierre et moi on est devenu copain. Je l'avais déjà vu dans la cours de récré à l'école mais comme on était pas dans la même classe, on avait jamais discuter ensemble... On sonna à la porte et maman qui croyait me faire plaisir me dit d'aller ouvrir un grand sourire sur le visage. J'y allais en maugréant et traînant les pieds. Même si elle avait voulu m'aider sur le coup j'aurais préféré qu'elle ne fasse rien! Qu'allait-il penser que j'avais besoin de ma mère pour me faire des copains? Pfff la honte, il allait se moquer de moi à coup sûr!!  Mais à voir la tête que faisait Pierre lorsque j'allais le rejoindre sur le devant de la maison, lui aussi avait dû être obligé par sa mère! Quel malheur d'être un enfant et de devoir obéir même quand les parents font des bêtises!

- Salut fis-je du bout des lèvres

- S'lut! Répondit-il sur le même ton enjoué. Je te préviens c'est ma mère qui m'a obligé à venir! Mais tu as pas intérêt à raconter à l'école que j'ai joué avec une fille! Les copains vont tous se foutre de moi. Me fit-il essayant de jouer les gros durs. 

- Si tu veux, de toute façon j'ai personne a qui le raconter alors... Tu veux faire quoi?

- Ben je sais pas fit-il rassuré de pas être la risé de l'école le lendemain matin. Pas à la poupée en tout cas! T'as quoi comme jouets?

- Bah viens voir dans ma chambre si tu veux! Je lui réponds

- Un flarfy!!!! S'exclama-t-il lorsqu'il aperçut l'énorme peluche bleue trônant dans un coin de ma chambre. La chance!!! Ma mère veut pas m'en offrir un pfff Pas juste! Elle dit que c'est trop gros et que ça prendrait la poussière. Il s'installa sur mon lit pour découvrir à son aise tous les trésors que renfermait ma chambre. Je vins m'installer a ses côtés.

- Moi ma mère elle m'offre tout ce que je veux, elle s'en veut de s'être séparé de mon papa qu'est pas mon papa en vrai et pour pas que je sois triste elle me fait tout pleins de cadeaux.

- La chance! Moi mon papa je le connais pas...

- Moi non plus... Mais comme je voulais pas parler de ce papa étranger je le traînais jusque dans le jardin et nous avons commencé à jouer aux échecs. Finalement, un garçon c'est pas si idiot que je le croyais, en tout cas pas Pierre!

Pendant que Lina était occupé avec son petit copain Pierre, je m'étais octroyé une petite sieste. Mais à peine avais-je posé la tête sur l'oreiller que la sonnette de la porte retentit dans la maison.

Poussant un soupir je me levais pour aller voir...

- Jacques? Que... Que fais-tu ici?

- Comme tu ne répondais plus à mes coups de fils, j'ai décidé de venir! Alors tu me filtres maintenant?

- Heu non non j'étais bien trop occupé ses derniers temps...

En fait, il avait raison, j'avais mis le rejet d'appel sur son numéro... Nous ne nous étions pas reparler depuis le fameux soir de la fugue de Lina et... du baiser fugace que je lui avais donné. Je ne cessais de repenser à ce moment là comme un moment précieux et plein d'émotion. Il me suffisait de repenser au gout de ses lèvres poser sur les miennes pour que mon corps entier soit parcourus de mille frissons... Mais ensuite, j'avais trouvé préférable d'installer une distance entre lui et moi. Je me jugeais coupable de ressentir ce genre de sentiment et ne voulais pas m'engager avec un autre si vite après ma séparation...

- Alors tu m'expliques Clara je pensais être ton ami...

- Mais bien sûr que tu es mon ami, le seul tu le sais bien...

- Alors, pourquoi tu me rejettes? Je pensais que ton baiser de l'autre soir était la promesse d'un début de quelque chose de merveilleu et puis plus rien. Tu es difficile à suivre tu sais?

- Je ne veux pas m'engager dans une autre relation maintenant c'est trop tôt...

- Comme tu voudras fit-il à regret. Mais je ne te laisserais pas me sortir de ta vie Clara Lasmala! J'y suis et je compte bien y rester! 

C'est à ce moment-là que Clara après avoir dit au revoir à Pierre vint nous rejoindre.

- Jacques je te présente Lina ma fille.

- Bonjour princesse. Tu prends bien soin de ta maman j'espère?

- Oh oui! Fis Lina la mine renfrogné. Vous êtes qui au fait? Ma maman m'a jamais parlé de vous alors vous devez pas être important!

- Lina voyons on ne parle pas comme ça. Excuse là Jacques elle n'a pas l'habitude que nous recevions du monde à la maison...

- Mais c'est que nous avons un petit fauve en liberté je vais faire attention à ne pas laisser traîner mes doigts fit-il en m'adressant un clin d'oeil. Et bien petite lionne, je suis un ami de ta maman et je suis venu lui préparer un bon repas et un gâteau pour fêter son anniversaire. Tu veux m'aider?

- Ouiiii. Maman c'est vrai que c'est ton anniversaire???

- Heu oui en effet fis-je en me souvenant qu'effectivement aujourd'hui c'était le jour de mon 30ème anniversaire, avec les évènements de ses dernières semaines cela m'était complétement sortie de la tête.

- Comment tu sais que c'est l'anniversaire de ma maman? Demanda Lina suspicieuse et qui sur le coup m'enleva les mots de la bouche. Moi aussi j'étais bien curieuse de savoir comment il le savait étant sûr de ne jamais lui avoir partagé cette information!

- Et bien pardi je suis un super héros! Et les super héros savent tout c'est bien connu!

- Pffff ça existe même pas les super héros! C'est que des histoires pour les bébés! 

- Arf dévoilé! Bon j'avoue que j'ai regardé dans les dossiers de recensement de la ville, je suis un modeste policier que veux- tu, la vie est dur pour les pauvres super héros dont les petites filles ne croient plus en leur existence!

Il aurait aussi bien pu dire qu'il était le père Noël que ça n'aurait pas eu plus d'effet sur Lina.

- Ouaouh un policier!! Et t'as des menottes? Un pistolet? Dit tu as déjà tué quelqu'un pour de vrai avec du sang et tout comme dans les films?? Lui envoya-t-elle ses questions en rafale.

Les laissant faire connaissance tous les 2 je me dirigeais vers la cuisine. Puisque Jacques c'était invité il ne me restait plus qu'a préparer le dîner! Finalement l'idée de fêter l'anniversaire avec les 2 personnes importante de ma vie me redonna un coup de boost et c'est avec le sourire que j'ouvrais mon réfrigérateur. 

- Clara! Ne te dérange pas je plaisantais pour le repas! Nous pourrions aller au restaurant c'est ta soirée tu ne vas pas te mettre aux fourneaux!

- Si ça me fait plaisir! Je n'ai pas spécialement envie de voir du monde ce soir ça ne te dérange pas?

- Non bien sûr mais ne te tracasse pas pour moi mon ventre et moi ne sommes pas difficiles!

- Tu verras je suis la reine pour préparer un fantastique repas en 30 minutes chrono!

Comme promis, une quarantaine de minutes plus tard nous étions en train de profiter d'un bon repas assis tranquillement sur le sofas du salon dans une bonne ambiance. Jacques avait la qualité de détendre automatiquement tous le monde. Son air joviale et son humour nous mettait immédiatement de bonne humeur. Même Lina, malgré l'air renfrogné qu'elle essayait de prendre de temps en temps comme pour signifier à Jacques que quand même il était un intrus et qu'elle gardait un oeil, ne pouvait s'empêcher de rire à ses blagues. C'est le coeur émue que je voyais ma fille passer un bon moment semblant accepter la présence de Jacques...

C'est à cet instant que le carillon de la porte d'entrée retentit dans toute la petite maison. Posant mon assiette sur la table basse, je me levais pour aller voir qui venait nous dérangeait à cette heure tardive.

 

- J... Que... Que fais-tu ici?

- Je suis venue voir ma fille...

- Ah... Gavin te l'as dit...

- Et oui! Au moins un qui a le courage d'être honnête ce qui n'est vraiment pas ton cas! Alors ça t'as bien amuser de me faire croire pendants des années que Lina n'était pas ma fille?

- Je sais que j'ai mal agis... A l'époque j'ai pris une mauvaise décision je voulais tellement tout oublier et être bien avec Gavin...

- On voit bien le résultat! Enfin c'est tes affaires. Tu me laisses entrer où je dois contacter mon avocat?

- Heu non bien sûr que tu peux rentrer, mais je ne suis pas sûr que ça soit la bonne chose à faire Lina est perturbé et te voir risquerais d'empirer la situation.

 

 Bien sûr il ne m'écouta pas et passa devant moi pour entrer dans la maisonnette, je lui emboîtais aussitôt le pas...

Jacques et Lina en grande conversation assez animé lorsque nous sommes arrivés dans le salon, se sont arrêter pour nous regarder.

- Lina... Je te présente J Huntington III c'est ton... Ton père...

Comme je m'y attendais, je vis le sourire de ma fille s'effacer et son visage se décomposer de seconde en seconde. 

Jacques quand à lui se sentant peut être de trop se leva, s'excusa et sans alla sans me donner le temps de le retenir.

Avant que J puisse s'avancer vers elle et lui parler la petite se leva les yeux lançant des éclaires.

- T'es pas mon papa t'as compris? J' ai pas envie! Lui jeta-t-elle furieuse. Puis elle parti s'enfermer dans sa chambre non sans avoir claquer la porte violemment. 

 J vient s'asseoir sur le sofa à côté de moi je voyais bien que la réaction de Lina l'avait blessé et ça me faisait mal au coeur pour lui.

- Ca lui passera, il faut la comprendre c'est un trop gros bouleversement pour elle. Elle a toujours cru que c'était Gavin son père et elle n'est pas prête a donner à une autre personne cette place.

- Je sais mais j'aimerais tellement apprendre à la connaître on a déjà perdu trop de temps... Je sais que par le passé j'ai été un beau salaud, tu n'es pas obligé de me croire  mais j'ai changé et savoir que j'ai une fille dont je ne sais rien me détruit de ronge de jours en jours.

- Oui c'est normale je suis tellement désolé J...

Je réalisais que depuis le début je n'avais fait que des mauvais choix avec J et Gavin. Si j'avais révélé à ma fille dés le début qui était son père et n'avais pas temps voulus faire porter ce rôle à Gavin peut être les choses auraient été différente... Je sais que ce n'est pas possible de revenir sur le passé mais je ne pouvais m'empêcher de culpabiliser.

- On était jeune, tu as cru choisir la meilleure des solutions pour ta fille ça se comprends aussi. A cette époque je n'étais pas vraiment le père idéale.

Nous sommes restés quelques temps à discuter puis J a prit congé.

Moi je me suis installé à la table de cuisine où attendais mon gâteau d'anniversaire.

Cette soirée qui au début s'était annoncée heureuse, avait finalement retombé comme un soufflet.

J'en voulais un peu à Jacques d'être partis comme un voleur. C'est comme s'il avait emporté avec lui toute la joie de vivre de cette maison. Ne me restait que tristesse et regret...

Les années étaient passées tellement vite... Qu'allaient m'apporter les suivantes? Un peu plus de bonheur je l'espérais.

Je soufflais mes bougies et c'est comme ça que je devins adulte, seule dans ma cuisine, sans cris, serpentins ni chansons d'anniversaires...

J'allais ensuite voir comment Lina se sentait.

- Ca va ma chérie?

- Il est partit?

- Oui ne t'en fais pas il n'est plus là... Mais tu sais ton père voulais juste faire ta connaissance. Si tu acceptais de lui parler tu verrais qu'il veut juste être ton papa.

- Mais...

- Dis-moi ce qui te tracasse ma chérie.

- Papa heu non Gavin même s'il était pas toujours gentil avec moi je l'aimais et il m'a abandonné. J'ai plus envie d'aimer un papa qui va m'abandonner...

Je serrais ma fille fort sur mon coeur les larmes menaçant de verser. Que d'angoisse dans ce petit coeur, j'aurais payé cher pour effacer toute trace de cette peur de l'abandon mais je ne pouvais rien faire d'autre que lui murmurer paroles de réconfort et d'amour à l'oreille...

- Mais mamaaaaan je vais m'ennuyer pourquoi j'ai pas pu rester à la maison??? C'était lamenté Lina pendant tout le trajet de la maison à ma galerie d'art.

- Tu es encore trop petite pour rester seule une journée entiere à la maison et je ne peux pas faire autrement qu'ouvrir aujourd'hui Lina,  J'ai été fermé pendants trop de temps je ne peux plus rester à la maison sans rien faire si je veux pouvoir payer nos factures,soit raisonnable la journée passera vite. Tu n'as qu'a aller jouer au parc qui n'est pas loin. Il doit bien y avoir des enfants...

- Pffff j'aime pas jouer aux jeux d'enfants c'est pour les bébés!

Je la laissais râler devant ma boutique et entrait afin de préparer l'ouverture...

J'étais là, à bouder sur l'herbe quand j'entendis quelqu'un m'appeler par derrière.

- Salut Lina tu fais quoi toute seule?

C'était Pierre!

- Boarf ma mère m'a obligé à venir elle croit que je suis encore un bébé qu'à besoin d'un babysitter trop pas juste!

- Moi ma mère me laisse faire tout ce que je veux elle est jamais à la maison.

- La chance!

- Ben pas trop je suis toujours tout seul, ma grande soeur veut pas que je traîne avec elle est ses amis. Alors c'est pas toujours drôle tu sais je dois même me faire mon déjeuner. J'aimerais drôlement avoir une maman comme la tienne, m' avoua-t-il d' un air un peu envieu.

- Oh oui c'est pas drôle... En y réfléchissant je me dis que finalement j'ai de la chance d'avoir une maman comme la mienne.

- Tu veux rester avec moi? Je lui proposais. On va aller chercher des Hot Dog pour le déjeuner je suis sûr qu'elle acceptera que tu viennes avec nous!

- Oh oui!!!

Pendant que Lina discutait avec le petit Pierre, Jacques arriva.

- Clara tu as un moment? Je... J'aimerais te parler

- Ah oui? Tu n'es plus si pressé qu'hier soir? Lui envoyais-je sur un ton froid. (J'étais folle de joie de le voir mais je ne voulais pas qu'il le sache. Il m'avait quand même laissé en plan hier soir!!)

- Je suis désolé pour hier soir sur le coup j'ai pensé qu'il était préférable de vous laisser tous les 3... J est le père de Lina et toi... Enfin si vous 3 vous avez une chance de... former une famille et de... Repartir à zéro je ne voulais pas imposer ma présence.

- Ah oui? Et maintenant ça ne te dérange pas de t'imposer entre J et moi?Je lui demandais fesant mine d'être sérieuse.

- Oui j'ai décidé de me battre et si J veut se remettre sur les rangs ben j'en suis aussi!

Je ne pus m'empêcher de sourire jusqu'aux oreilles. Bien qu'il était totalement à côté de la plaque quand aux intentions de J à mon égard, j' aimais l'idée qu'il soit prêt à se battre pour moi. 

Jacques me prit les mains.

- Clara je voudrais te demander quelque chose...

- Je oui, bredouillais-je l'esprit tout embrouillé par la sensation des mains douces et chaudes de Jacques dans les miennes. La chaleur me monta aux joues.

- J'aimerais t'emmener dîner ce soir et aller danser.

- Un... Un rendez-vous?

- Oui voilà, Clara je...t'aime et j'ai envie d'être avec toi... Tout le temps

Soudain affolé je voulus retirer mes mains mais Jacques refuse cette dérobade me tenant fermement.

- Jacques tout le monde nous regarde!

- Celà m'es égale moi je ne voit que toi. Dis moi oui ma chérie.

- Je... oui...

Satisfait il me déposa un léger baiser sur la joue puis s'en alla. Me laissa-là le coeur emplit d'émotion contradictoire. Jacques venait de me dire qu'il m'aimait ne laissant plus planer le doute sur ses sentiments... Et moi? Est ce que je l'aimais?

C'est la tête encore pleine de Jacques que je fermais ma galerie ce jours là. Je n'avais vendu aucune toiles... Mes comptes étaient pratiquement à secs et les factures qui allaient bientôt tomber... Si la situation perduraient encore plusieurs jours, je serais obligé de mettre la clé sous la porte et chercher un autre boulot pour pouvoir nourrir ma fille...